Dans quelques jours cela fera 3 mois que je suis de retour du Canada ! Une nouvelle expérience d’expatriation riche et pleine de challenges et pourtant bien différente de la première ! Alors comme promis, je vous partage mon vécu de ces 2 années passées à Montréal, enfin, un résumé plutôt ! Un article ne suffirait pas pour vous parler autant de l’hiver, des paysages, des escapades et des rencontres qui ont fait de ma 2e expatriation à Montréal ; une experience inoubliable !
C’est parti !
La première étape : le PVT
À la grande différence de s’expatrier en Europe, s’envoler pour Montréal ne se fait pas sur un coup de tête. Pour vivre au Canada, il faut un visa. Un sésame long à obtenir. Oui, parce qu’en réalité les premières étapes de mon expatriation au Canada remontent… à mes derniers mois en Espagne. J’ai fait ma demande de PVT en novembre 2017, juste avant de quitter Barcelone. Coup de bol, j’ai été tirée au sort lors de la première ronde ! Ça veut dire que j’ai mis un mois à obtenir mon PVT… Et là vous vous dites que j’abuse en disant que c’est long d’avoir son VISA. Oui, je vous le redis, un coup de bol !
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec les démarches du PVT, je vous en dis plus ici. J’ai tout de même attendu septembre 2018 et un voyage de plusieurs mois en Asie avant de m’envoler pour Montréal !
2e expérience d’expatriation : Montréal
Le PVT au Canada donne l’occasion de t’installer dans n’importe quelle ville de ce beau pays pour y travailler ou bien pour voyager. Alors pourquoi Montréal ? Dans mon cas, pour la facilité, s’expatrier est suffisamment éprouvant, pourquoi ne pas profiter de personnes déjà sur place pour rendre l’expérience plus agréable ? Et puis à Montréal, on parle français, ça sera sûrement plus facile de trouver du travail… Enfin, ça c’est qu’on est nombreux à penser au début.
Dès mes premières semaines à Montréal, je me suis rendu compte que j’étais bien à l’étranger. Dans un pays qui ressemble bien plus aux États-Unis qu’à la France avec ses codes et sa culture, et donc l’obligation de s’y adapter pour s’intégrer. Ça vous semble peut-être naïf dit comme ça, et pourtant je ne pense pas avoir été la seule à en avoir fait l’expérience !
Chercher du travail à Montréal
S’il y a bien un domaine où la différence culturelle est frappante, c’est bien le milieu professionnel ! Après avoir été habituée à passer des entretiens dans une autre langue, je me dis que pouvoir m’exprimer dans ma langue maternelle serait un plus lors des entretiens d’embauche. C’était sans compter sur les préjugés que l’on peut rencontrer. Les québécois sont bien habitués aux français sur le marché du travail, ils savent très bien que nous sommes en PVT, un visa temporaire donc, valable 2 ans. Et garder un PVTiste, ça coûte cher. On ne se le cachera pas, c’est un obstacle de taille dans une recherche d’emploi. Bien sûr, cela ne m’a pas empêché d’avoir des entretiens et un emploi mais cela complique la tâche.
En parlant d’entretiens, si vous saviez le nombre de fois que j’ai cru que j’avais super bien réussi, et que l’on ne m’a jamais rappelée… 🙁 Et si vous saviez le temps que j’ai passé à essayer de comprendre pourquoi personne ne se donnait la peine de nous écrire directement pour nous dire : non. Avec le temps, l’analyse que j’en ai faite est celle que les québécois n’aiment pas vexer. Alors dire non à une personne, ils évitent !
Ah oui aussi, autre point important, au Québec, on ne vous écrit pas pour vous proposer l’horaire qui vous convient, on vous appelle directement… Pour vous faire passer un premier entretien téléphonique sans aucune préparation ! Et ça ce n’est pas toujours pratique !
Parler québécois
Qu’est-ce que je raconte, au Québec on parle français ! Oui, je vous confirme qu’on parle bien la même langue… Quoique ! Des fois j’ai eu l’impression de parler chinois :). Pour moi toute intégration réussie comprend sa part d’assimilation (coucou les cours de sociologie au lycée). Ce que je veux dire par là ce n’est pas de se mettre à imiter l’accent québécois mais plutôt de vous adapter à certaines expressions pour éviter les incompréhensions et surtout de ne pas oublier que c’est vous l’expatrié ici, c’est donc à vous de faire l’effort de vous faire comprendre ;).
Alors sans parler de barrière de la langue, rappelez-vous qu’au Québec on ne fait pas « la queue » mais « la file », qu’on ne va pas s’entraîner à « la salle » mais « au gym » et que si votre patron vous dit que « vous êtes bonne » il n’y absolument aucun sous-entendu mal placé 😉
S’intégrer
Il est temps de démonter quelques clichés ! Quand je suis arrivée, j’ai souvent entendu de la part de québécois que « les français restent toujours entre eux » et de la part de français qu’il est « difficile de devenir ami avec un québécois ». Personnellement, j’ai pris l’équation dans l’autre sens. Les expatriés d’un même pays (et je pense ne pas me tromper en disant que c’est partout pareil) se retrouvent entre eux pour des raisons évidentes, nous vivons et partageons la même chose ! Et puis un petit goût de chez soi, ça fait du bien quand nous sommes loin de notre pays et de nos proches.
Pour ce qui est des québécois, encore une fois, vous êtes chez eux, ils ont leurs amis et leur famille, depuis des années. Si vous viviez depuis des années au même endroit, vous faire de nouveaux amis expatriés ne serait pas votre priorité ! Bilan : je me suis fait de très bons amis français et québécois 🙂
L’une des expériences que j’ai le plus aimée et qui m’a aussi aidé à m’intégrer a été mon bénévolat pour le marché de Noël de Montréal ! Un super événement, monté par une française, il y a quelques années pour faire découvrir l’esprit des marchés de Noël aux québécois. La meilleure occasion du monde pour regrouper des expatriés pendant les fêtes ! D’ailleurs, l’édition de cette année a commencé, amis Montréalais, allez leur faire un coucou pour moi 😉
La vie au Québec
La vie au Canada est bien différente de celle que j’avais connue jusque-là mais j’ai vraiment aimé ça ! Les québécois sont très accueillants et à Montréal ils sont habitués aux français. Certains nous trouvent redoutables dans le milieu professionnel, efficaces et organisés. D’autres nous considèrent, avec affection, comme les maudits français râleurs, que nous sommes !
En ce qui concerne l’hiver, oui, il est long, très long même, pour les personnes qui, comme moi, fonctionnent à l’énergie solaire. Mais les paysages sont sublimes ! Ni l’hiver ni la neige, ni le COVID n’empêchent les québécois de sortir de chez eux et c’est pour cette raison qu’ils ne souffrent pas de la longueur de l’hiver, patins à glace, ski, week-end en chalets… Les québécois aiment l’hiver et ils savent en profiter ! L’été et l’automne sont mes saisons préférées, même si je ne dirais pas non à quelques degrés de plus en été. Les couleurs de l’automne au Canada sont incroyables !
Cette nouvelle expérience d’expatriation aura été, pour moi, plus difficile que la première. Plusieurs raisons à ça l’éloignement avec mes proches, surtout en période de COVID, les hivers très longs et les distances qui ne sont clairement pas les mêmes qu’en Europe. Pour un québécois faire 6 heures de route pour partir en week-end, c’est normal, quand nous avons l’habitude de relier Paris, Londres ou Rome en une heure à peine ! En revanche, au Canada on donne sa chance à tout le monde, on peut réellement trouver un petit boulot en une journée, si on a été au bon endroit au bon moment et ça, je trouve vraiment super !
Me voilà de retour en France et Montréal me manque par moment, comme toujours je garde que le positif. Notamment, les belles rencontres de cette expérience !
Expat’ multi-récidiviste et blogueuse voyage, je vous partage mon expérience et mes coups de coeur pour vous aider à organiser vos voyages !
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